C’est sous la forme d’un concerto qu’Ana Pérez a choisi de présenter sa nouvelle création, pour sa structure inspirante en triptyque avec une sonate, mouvement rapide et intime, un lied lent et chanté et un rondo rapide.
C’est sous la forme d’un concerto qu’Ana Pérez a choisi de présenter sa nouvelle création, pour sa structure inspirante en triptyque avec une sonate, mouvement rapide et intime, un lied lent et chanté et un rondo rapide. Cette vision du flamenco, composée en harmonie avec le guitariste José Sanchez et le musicien électronique Matthieu Pernaud, cherche son inspiration dans la musique minimale des années 70 et les patterns rythmiques du flamenco, siguiriya, solea, buleria. Les pieds et le corps tout entier deviennent alors l’instrument soliste du concerto.
Ana Pérez est une pointure. 37,5 plus exactement, ce dont il est question ici. Mais pensons au delà de la chaussure en l’occurrence. Ana Pérez est une pointure dans un domaine que nous ne connaissons pas tant que ça. Celui des artistes qui n’ont pas besoin de justifier leurs actes. Ana Pérez n’interroge pas, elle répond. Elle n’a pas envie de dire, elle dit et elle fait. Elle danse le flamenco en experte reconnue et ce faisant va bien au-delà du sujet et de l'Andalousie ! Elle dispose d’une maîtrise qui la laisse libre d’agir à son gré, dans une énergie tellurique qui vibre bien après le concret. Une technique évidente est invisible. C’est ainsi un tremblement cher à Édouard Glissant qui résonne avec le public, une musique de relation et d’intensité. Car Ana Pérez est aussi et avant tout une musicienne. Et il n’est pas question de rythme. Le rythme n’est souvent que l’élégance de la pulsation. Le sens mélodique de ce concerto pour chaussures révèle la force lyrique d’un choc sur un plancher. Tout n’est qu’affaire de construction et de poésie. Une mélodie apparaît ainsi tout au long d’un dialogue fertile qui se noue subtilement sur scène. Certains diraient qu’Ana Pérez est un ovni de la danse contemporaine. Le terme est galvaudé et on en voit de plus en plus, des ovnis. C’est chose beaucoup plus rare que ce genre d’artiste !
Raphaël Imbert
DISTRIBUTION
Chorégraphie et interprétation : Ana Pérez
Guitare et composition : José Sanchez
Musique électronique : Matthieu Peraud
Création lumière : Héléna Payan
Son : Lambert Sylvain
Direction artistique : Caroline Perdrix
Regard extérieur : Patricia Guerrero
Costumes : Barta Studio
Production et diffusion : Arts et Musiques en Provence
Avec le soutien : du Ministère de la Culture, de la Région Sud, du Département 13, de la Ville de Marseille, de KLAP, Maison pour la danse, du Pôle 164, du GMEM, du Triangle et du Centre Solea.
TARIFS : Plein 15 € | Réduit 12 €
Ce spectacle s’inscrit dans la programmation de « Scènes et Cinés »